The Shin Sekai - De la fusion des contraires à un album indéfini

Dadju et Abou Tall n'ont pas rendu l'impatience du public que latente. Ils l'ont poussé aux limites du soutenable. Et ce ne sont pas leurs derniers clips qui nous convaincront du contraire.
Après The Shin Sekaï Vol. 1 et 2 (leurs premières mixtapes), la sortie d'un opus, au-delà de son caractère test, représentait pour eux un défi qu'ils se sont donnés les moyens et le temps de relever.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu' "Indéfini" est l'album de toutes les indéterminations en ceci qu'il est une combinaison d'influences aux différentes couleurs. Impossible de lui définir un seul univers, un seul style musical, un seul souffle, un seul délire. Entre vibes kainry, sonorités africaines, caribéennes et Sud-américaines, Abou Tall et Dadju nous font voyager dans le monde entier sur les ailes de chansons aux goûts variés. Aucun morceau ou presque, ne se ressemble. Y en a pour tous les goûts et c'est ce qui rend le projet original. Quelques sons donnent envie de bouger. Certains, plus personnels, touchent alors que d’autres, plus sensuels, incitent au flirt ou à "pécho".

« Pour toi » donne le ton. Sur ce premier morceau, les deux rappeurs surfent sur une mélodie douce et dansante au refrain facile à retenir pour témoigner leur amour à leurs mères respectives : « Maman, pour toi je ferai tout ». Un intro qui raisonne !

« Laisse ça » et « Ma jolie » par contre, sont des chansons club qu'ils adressent aux hypocrites qui en ont après leur réussite et aussi, aux filles profiteuses qui dégradent leur figure à force d'abuser de produits éclaircissants : « Une femme ou œuvre d'art ? Ton visage est repeint… Montre-nous ton vrai visage. Celui dont tu n'es pas fier. Accepte le visage que Maman t'a donné ».

Suit « Aime-moi demain », le featearing qui est automatiquement devenu un tube à sa publication, tant le thème qui y est abordé et le rythme qui le porte, touchent. Dessus, chante Gradur le trappeur. Ce qui en rajoute au caractère de l'imprévisibilité de cet opus.

Au tableau des invités, nous retrouvons également Maîtres Gim's sur « Un sourire », une balade qui porte avec « Mes épaules » ses influences pop.

Contrairement à « Plumer », titre sur lequel Soprano, en mode ambianceur, aborde avec les deux jeunes artistes, la question des gars qui se font facilement détrousser par les meufs. Ça ambiance mais ça met en garde aussi certes !

Un peu comme Black M, S-pri Noir et Abou Debeing, même si c'est dans un autre registre. Eux, rentrent dans la danse de l'album pour « Bounce » sur la Track 7. Oh ! Mais comment ça kick !

Bien que sur « Tout pour 1 Euro » est encore plus hard, plus fort !

Et pour revenir à leur premier amour musical, ils nous offrent les titres « N'oublie Jamais », « Le temps » et « Précieuse ». Une pure fusion Rap/R&B.

Le phénomène Trap Music n'a pas manqué de laisser ses marques sur l’album à travers le titre #TPCMP, entendez "Ton Pied C’est Mon Pied". Ce morceau est résolument plus lyrical qu'égotripé.

Pas comme « Alter ego », qui est à la lisière du sensuel, dont l'ambiance estivale vous colle à la peau.

Et que dire de l'intensité musicale que drainent les morceaux « Parle Pas » et « Normal ». L'un comme l'autre, toujours hot !

"Indéfini" est donc dans les bacs ! Et soyez-en sûr ! On est loin d’avoir fini d’entendre parler du groupe The Shin Sekai.

C'est pourquoi, nous retenons, après avoir écouté l’album, que le duo débarque dans le Game pour s’imposer.

  • Le plan de Dieu
  • Anandel
  • audio/plan.mp3