Nouvellement arrivé sur la scène musicale urbaine, le groupe "Gnamakalah" ne perd plus de temps pour confirmer son statut de nouvelle révélation du rap guinéen. Quelques mois auparavant, le groupe sortait son tout premier single intitulé "On Dort Pas Dans Taco". Sans trop attendre, les poulains du label RNB Boss Musik semblent prendre gout à la chose et rebelote avec le clip vidéo de ce même titre qui retrace le calvaire des usagers des transports urbains dans la capitale guinéenne. La vidéo signée Nette Royale est déjà disponible sur la chaîne YouTube du groupe depuis ce 26 janvier.
Pour son premier clip vidéo, le trio Thirdy, Blacky et Tikei a choisi les rues de Conakry pour relater à sa façon la souffrance des usagers de taxis. Quotidien difficile, quartiers défavorisés, véhicules de transport inconfortables, routes dégradées, pickpocket et ambiance citadine à la guinéenne, Gnamakalah a préféré opter pour le décor naturel en lieu et place des grands hôtels et endroits chics de Conakry. Cette démarche de ces jeunes étudiants n'a qu'un seul objectif, montrer le vrai visage de la capitale guinéenne tout en essayant de dépeindre le vécu d’une jeunesse partagée entre pauvreté et désespoir. Posture engagée et militante diront certains, mais Gnamakalah dans un humour complément sarcastique pourrait bien se servir de son art pour devenir très prochainement l'avocat de cette jeunesse qui a soif de réussite, qui rêve de grandir et de réaliser ses rêves dans son propre pays.
Tout au long du clip, les Chimps de Sangarédi désormais réunis à Conakry par le biais des études, parlent au nom des conakrykas dans un rap game accessible à tous, histoire de mieux se faire comprendre par le citoyen lambda puisse qu’il s’agît de son train train quotidien dans le scénario. Véritable reflet de l’actuelle situation socio-économique du pays, "On Dort Pas Dans Taco" arrive comme une pièce à conviction dans un procès de dirigeants et autorités qui jouent à la sourde oreille face à une population pessimiste quant à un lendemain meilleur. Sans trop se prendre au sérieux à la différence d’autres rappeurs réputés Bling Bling et farceurs, Gnamakalah qui espère se faire entendre là où il faut, pose fièrement dans des tenues tout à fait ordinaires comme pour dire que l’artiste doit refléter l’image du message qu’il véhicule dans sa chanson.
Pour une première expérience, on peut d’ores et déjà tirer le chapeau à ce nouveau phénomène du rap guinéen car le message reste bien réfléchi, le décor bien choisi, le scénario bien pensé et enfin la qualité de l’image totalement irréprochable.
A ce rythme, 2018 semble bien parti pour le groupe Gnamakalah qui aligne déjà les grandes scènes de Conakry. En attendant d’autres projets musicaux aussi riches que passionnants, le groupe sera le 24 février prochain sur l’esplanade du palais du peuple pour la première partie du concert de Niska.
