Deux pas à gauche. L'un à l’arrière de l’autre. Puis deux pas à droite. Gardant le même rythme, faites balancer vos bras l'un en profil de l'autre. En esquissant ces mouvements, suivez le tempo de la musique. Et ça y est ! Vous dansez (correctement) la nouvelle danse de Willy Mignon.
Créature de danse, ou plutôt concepteur de chorégraphie, mais aussi de style musical à cheval entre le moderne et le tradi, il parvient à transporter dans sa musique le plaisir si tant recherché par les mélomanes. Il est de fait compréhensible qu'il soit l’un des artistes les plus populaires et les plus écoutés par toutes les tranches d’âges. Au marché, dans les maisons, les bus, les maquis, les bars, chez les coiffeurs (euses), les tailleurs, les couturières, etc. il anime chaque instant de bonheur musical vécu par tout ce monde.
Avec un tel succès plutôt flatteur, il invente à chaque (ou presque) sonorité un nouveau concept. Une nouvelle danse. Il ne s'agit plus du Noudjiwou, mais du Kosso. Bien sûr, il n'y a, comme on aurait pu s'y attendre, aucune cloison entre l’aptitude à rester à la mode et celui de rester conservateur du patrimoine culturel. Et cela se ressent dans le style vestimentaire de Willy Mignon : grand boubou sur des babouches et chemise tirée sur bretelle avec un nœudpapillon couleur rouge. Toute la recette pour panacher deux styles apparemment distants de plusieurs années et de kilomètres.
Et qu'est-ce qu'il bouge bien Willy Mignon.
