« Pardonne-moi » : C'est le relent d'un amour avachie qui brûle les lèvres, qui torture les cordes vocales. C'est aussi l'amertume d'une âme qui s'embuent de remords et qui le chante de cœur ferme. Et les octaves délicatement et graduellement sont éprouvées pour approuver un ressentiment incurable. Cette chanson s'inscrit dans le sens de ces types d'émoi accablant qui nous font nous ronger l'esprit des faux pas compris trop tard, commis trop tôt. Alors, comme R-Kam, on décline, et on déclare. Un mea culpa ? Ou une élégie ? Qu’importe. L'essentiel est l'espoir. L'espoir d'un recommencement, d'un retour. Une case départ.
Ainsi, bien que l'espoir, aussi dubitatif qu'il se fait entendre dans les paroles de l'artiste, ne puisse se substituer à l’amour ou à la femme perdue, il faut tout de même admettre qu’il console, qu’il conforte, qu’il apaise. Et là, la sincérité ne se mesure plus seulement aux banales excuses qu’on présente. Pour qu’elle « change d’avis », il faut l’elliptique formule qui exprime toute la politesse, l’assagissement et quelque peu la promesse qu’on est prêt à endosser pour la « darling » : le pardon. Ce qui justifie un choix de titre judicieux et conséquent.
Puis, il y a dans cette chanson, une castagnette qui nous évoque l’afro-intention de cette pop aux enroulements électro-mélancolique. Comment ne pas en être attendrie ? Entre regrets, désappointement et répulsion, R-Kam nous donne à entendre cinq minutes éclectiques, aux variations pourtant unifiées, raccordées. Comment ne pas en être émue ?
« Pardonne-moi » a également le mérite de bénéficier d’une direction artistique subtile, qui, dans sa formulation contemporaine, semble s’appuyer sur un dissimulé de classicisme musical. Il y a dans ce travail à Nick (Yanic Tchaou), une démarche de trouble ou d’entre-deux plutôt, avec une orchestration parcourue par un mouvement dynamique. Comme s’il ne se répétait que cette phrase en composant : « il faut que ça bouge d’amour. Il faut que ça bouge l’amour ». On ne s’étonne donc pas qu’il ait tendance à se jouer des symbolismes établis pour se fixer ses règles à soi-même. Comme quand il finalise le son, avec un Bright, angliciste. Tactique stratégique quand on sait la volonté indispensable que le show-biz exige : se mener vers un auditoire anglophone plus actif que les francophones.
« Pardonne-moi » : C’est le relent d'un amour sphinx qui attend de renaître.
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