Minuscule. Minime. Mais pas insignifiant. Le détail qui nous porte vers Niyi Kosi’Beru interpelle le discernement.
Adossé à une ambiance tendance (aux notes naija), le single « Saute et cale en l'air », déferle sa satire dans un ton tantôt moqueur, tantôt railleur. Et c'est justement le délibérément sarcastique de ce son, qui justifie autant le titre (qui se veut être un concept) et le refrain. Malheureusement, la conceptualisation est un art à double tranchant dont le maniement pourrait se retourner contre son concepteur. Comme, nous semble-t-il, est-ce le cas de Niyi.
Pour comprendre notre inquiétude, il conviendrait de s’attarder sur la sémantique de la portion de phrase :
« […] Jaloux, Saute et cale en l’air »
En s’appuyant sur le complément d’objet auquel font appel les verbes « sauter » et « caler », il apparaît clairement que ce sont les jaloux que l’artiste convie à adopter son concept du « Saute et cale en l’air » ; puisque c’est à eux que s’adresse son injonction ironique.
« […] Jaloux saute et cale en l’air ». Qui doit sauter ? : (Le) jaloux ! Qui doit caler en l’air ? : (Le jaloux).
Dans ce cas, n’est-il pas légitime de s’étonner de voir, et l’artiste, et ses « supporters » (comme lui-même les nomme dans sa chanson), opter pour l’attitude qui ne devrait être adopté que par ceux « qui envient [s]es avantages, et [s]es succès » ?
Ne devrait-on pas encore plus s’étonner, quand on constate que l’artiste, comme par satisfaction que son concept suscite de l’intérêt, relaie l’essentiel des photos dans lesquelles on « saute et cale en l’air » ?
Alors, on se demande ! A-t-on bien compris ? Ou Le concept serait-il au final, mal posé ? Parce qu’au fond, tous ceux-là, qui « sautent et calent en l’air » pour soutenir le concept, ne sont donc que des jaloux ?
Et l’artiste cautionnerait donc ?
Même si nous comprenons l’intelligibilité de la dérision, il en ressort une contradiction entre l’esprit de la conceptualisation et l’angle de traitement de Niyi dans son single. C’est pourquoi disions-nous, un concept est une arme à double tranchant. Le moindre étourdissement, et le concepteur peut se faire trancher. Et puisque nous, nous aimons Niyi Kosi’Beru, on (ne) saute (pas) et (ne) cale (pas) en l’air…
