Deux voix : l'engagement et l'identité. Un rythme, qui s'abreuve au puits de la tradition. Et enfin, une démarche de saisissement et de réutilisation de l'héritage culturel musical africain. Ou devrait-on préciser béninois.
Deux voix : Auré et Nancé. Un ingénieur du son : Yanic « Nick » Tchaou, qui oriente sa composition sur la piste de la quête continue d'un sens à la mémoire, à l'histoire. Toutefois, au ressenti d’ancrage en soi-même, se superpose l’incitation à la danse. Comme pour assumer avec audace que l’émotion est bel et bien notre apanage, et c’est à travers elle, que le savoir africain se forge. C’est d’ailleurs en ce sens qu’il faudrait comprendre les paroles de Mamba Noir, qui accompagne son regard d’une intention d’autosuffisance, d’autosatisfaction de l’africain par ce qu’il est, possède et incarne.
Ainsi, leur écriture devient aussi un lieu de retranchement, selon qu’il faudrait se détacher de ce que le monde tente de nous prescrire sous le détour de la mondialisation ; et un lieu de retracement, parce que Auré et Nancé s’adonnent à nous proposer un cheminement à emprunter. En cela donc, "Atchowè" (titre de leur nouveau single), intime une pluralité de sentiments et d’idées. Et c’est Yanic « Nick » Tchaou (l’ingénieur du son), qui certifie leur démarche, à travers une rythmique empreinte de talking drum, d’une guitare acoustique, d’un gan gan (tam-tam typiquement béninois). Il répond ainsi au permanent questionnement de la musique urbaine béninoise entre l’héritage et la modernité conflictuelle. Une réponse assurée et immuable, permettant de comprendre que le métissage demeure l’unique pont entre le public d’ici et d’ailleurs.
"Atchowè" est alors beau (c’est d’ailleurs la traduction du titre en français), au sens le plus artistique du terme. Parce qu’il part de nous, pour nous ramener à nous et en nous. Ce qui consigne définitivement, Mamba Noir, dans la lignée des artistes afrocentristes.
Le single Atchokè" sera disponible à partir du 19 septembre prochain.
