Dix années d'existence, et à peine une ride de souvenirs. C'est que personne n'a vraiment vu le temps filer. Ni eux, ni vous probablement. Entre les grands et les petits concerts, les rétros et les classiques, les moments de troubles et les certitudes, entre les rencontres à émergence et les éphémères, ils n’ont pas eu le répit du compte. Et nous non plus, ce 11 Septembre 2015, on n'a pas su compter, le temps comme les titres, tellement les refrains ont frôlé nos lèvres avec la suavité des émotions et de la mémoire.
Il nous a été révélé, un son avant l’autre, un bilan après l'autre, à flux divergent sans être dissemblable, leurs ambitions d’entame. Entre le moment surtout, où le succès s’est installé sur toute l’étendue d’un territoire à priori, prétendu dur à convaincre ou trop conservateur, avec des publics hôtes de plus en plus captifs ; et l'instant choisi par Amir et Anouar, pour sortir des coulisses (autant à l’époque où le rap était encore timide dans le pays, qu’hier sur scène).
Et finalement, les artistes n'ont même pas eu l’opportunité de se gratifier du grand ouf habituel. Même pas eu ce droit de s’attarder à rejouer à la nostalgie des débuts. La nouvelle direction, imposée par la plupart des artistes qui se sont succédés pour leur rendre hommage (de Bsyd en passant par tous les artistes underground choisis pour la première partie du spectacle), indique que le moment d’assumer le passé est à conjuguer avec l’élan d’un futur davantage prometteur.
Aucune possibilité de renoncement donc. Aucune possibilité de se contenter : il y a mieux à offrir désormais. Le monde change, les publics se renouvellent, les artistes s’améliorent, mais les attentes du secteur musical exigent de l'intelligence et de la continuité, à la fois. Donc, pas de rupture. Même la plus brève ne saurait être admise. Entre l'hier et l'aujourd'hui du groupe, il y a un demain à accomplir. « J’irais plus loin que P-square si j’en avais l’occaz ! ».
Mais quelle occasion, justement, si ce n’est « maintenant ou jamais » ? Parce que les années demandent à se rendre compte qu’à dix ans, l’on a l’âge de conscience, et donc ; les fautes quelconques seront sévèrement punies par : soit son propre libre arbitre, soit par les alentours (c’est-à-dire, la famille – la fille d’Amir était là hier d’ailleurs-, ou par les fans – qui, à l’issue de l’interview scénique accordée par le duo ce 11 Septembre, s’avère de plus en plus en attente de grandes réalisations).
Pourront-ils donner à ce parcours une portée plus élargie, dans un contexte où la musique tendancielle domine ; au point de noyer toutes les authenticités qui ne font pas danser ? Serait-ce pour y parvenir qu’Anouar chante-t-il désormais ? Serait-ce en ce sens, que s’inscrit l’orientation vers du « Batonga » ? Une idée reste certaine tout de même : à l’Espace Tchif, ce 11 Septembre 2015, Diamant Noir, a pu se rendre compte, que les années se sont écoulées, et que leur musique doit bouger. Sinon, la CCC Family, DJ Highfa, Jay Killah, Sergent Markus, Heragem, Yanic Tchaou (Nick), Lionel Kinha, Michelle Doévi, Jerry Sinclair, Masta L’indomptable, Kébo Okioh, S@m, Kayno, Roccah, Vano Baby, et tous les autres (surtout l’équipe d’organisation), n’auraient pas eu raison d’y être présents.
Diamant Noir a vocation dorénavant, de faire reconnaître dans leur rap, l'universel de leur béninité. Y parviendront-ils ?
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