Partons du fait qu'il soit sorti du lot parce qu'il a choisi d'innover en créant en permanence ce que les ivoiriens appellent « concept ». Il aurait probablement sans cesse créé une ou plusieurs danses qui impactent la sensibilité des moments. Sauf que lui, son originalité, son style de musique ou de danse, il en puise la sève dans la musique traditionnelle et semble n'avoir pas fini de puiser à cette source d’inspiration puisqu'il continue à chaque sortie de façonner sa créativité afin qu'elle fasse trémousser la couche de jeunes la plus grande. Il ne s'agit pas là, des milliers d'intellectuels branchés « musique du monde avant musique de chez eux ». Non, il s'agit de ceux qui, bien que ne comprenant qu'un français approximatif, se retrouvent dans la façon de chanter (même minimaliste) de Sergitos.
Ainsi, l'artiste serait tel un Meiway au début de ses premières mélodies Zoblazo. A la base, penser à proposer une danse dont la spécificité est celle de « lever les mouchoirs », pourrait sembler anodin. Pourtant Meiway lui, l'a fait. Et depuis le temps, ça reste un classique des musiques et danses africaines.
Nous imaginons Sergitos parvenir à cette sorte de création puis de notoriété. Partant ainsi du traditionnel pour s’imposer à la fois dans le moderne et le traditionnel. Il est évident que le parcours de Meiway et celui de Sergitos ne sont pas du tout comparable. Sergitos est encore un fœtus entrain d’éclore. Mais s’il était artiste ivoirien, il ne serait pas juste connu d’un public restreint avec seulement quelques deux ou trois trophées glanés par ci et par là. Il serait probablement plus populaire car sa musique, s’intégrant au genre populaire, serait plus présente dans les spectacles de grande envergure.
Par la même occasion, il pourrait se faire signer par un producteur national malin, qui saurait remodeler sa musique initiale, pour en faire une musique plus propagandiste, et rigolote. Ainsi donc, il devrait plus vendable et accessible pour la majorité des mélomanes.
