C'est selon une double orientation que le titre de cette chanson prend tout son sens : "Le chemin du Bénin". D'abord à travers les origines des artistes. Nous savons que Kalamoulaye est du Nord, pendant qu'Ana Téko, est plutôt du Sud. Il y a là déjà une démarche de liaison, et implicitement une sollicitation judicieuse. D'ailleurs, pourquoi est-ce maintenant que ces deux talents béninois nous dévoilent cette collaboration, alors que les échauffourées électorales ont déjà commencé, et bientôt vont s'intensifier ? Ce n'est pas anodin ! Et puis, à travers la conciliation entre les rythmes et les langues, l'on constate une volonté à briser les préconçus.
Rebâtir, par la fontaine des liens, par la grandeur de la vigilance impartiale, par l'envie de penser prioritairement l'ensemble plutôt que l'individualité. Rebâtir, par le métissage des rythmes, des us, des coutumes, dans le respect de l'un ou l'autre. Ne pas se lancer dans l'abjection de chercher (inutilement), à opposer les musicalités des différentes régions du territoire, à la quête (futile) de qui est meilleur que l'autre. Pour Kalamoulaye et Ana Teko, il n'y a pas de comparaison à discorde qui tienne. Il n'y a que « le chemin du Bénin » à emprunter de concert. Ainsi, à travers eux, on ne peut qu'être convaincu que, l'autre culture de notre pays, c'est le partage mutuel de nos cultures respectives. L'un avec l'autre.
