Ce rappeur fût enfant soldat. C'était à l’époque où le Soudan ne dialoguait en permanence, qu'avec le son des canons. Sauf que lui, rescapé des combats, a réussi à se reconvertir ensuite. Et l'art lui a redonné vie, lui a indiqué une nouvelle voie. A présent, sa voix parle pour d'autres, se déploie pour des causes humanitaires. Bien sûr, la politique de son pays l'importe. Bien sûr, son passé de combattant se ressent dans le choix musical qu'il a fait : le hip-hop, dans le sens le plus engageant du genre. Par contre, il ne se ferme pas (probablement pour l'avoir longtemps été déjà). Il ne s'enferme pas en effet, quand il s'agit de surfer sur des rythmes plus cadencés, plus enjoués, plus festifs. C'est ce que nous prouve son nouveau single, porteur de sa nouvelle initiative. Il s'agit d'une campagne en faveur d'une espèce animale en voie de disparition en Afrique : les éléphants. Grâce à son association "We Want Peace (WWP)", Emmanuel Jal, rassemble des artistes africains autour de son "#StandForElephants".
Le titre inaugural de cette campagne est « Tusimame », regroupant le rappeur kenyan Juliani, la chanteuse tanzanienne Vanessa Mdee, et la Congolaise Syssi Mananga. L'atout d'une telle collaboration réside dans le côté polyglotte de la transmission du message : entre Kiswahili, Nuer, Chinois, Anglais, Français et Lingala. Ainsi, en plus d'une musique afropop, entraînante, la gravité de la situation, soit 90 éléphants tués chaque jour en Afrique, pourrait s'étendre plus facilement, afin d'atteindre un auditoire encore plus grand. Stratégique ! Édifiant !
