« Je veux dédier ce Grammy à tous les musiciens traditionnels en Afrique et dans mon pays. Et aussi à la nouvelle génération, la nouvelle musique africaine qui est joyeuse et qui vient de mon continent. Il faut la découvrir. L'Afrique est en marche, elle est positive. Regroupons-nous et refusons la haine et la violence grâce à la musique. Merci »
Ce discours lumineux empreint de positivisme et d'espoir sur les valeurs des musiques traditionnelles africaines, Angélique Kidjo, le tenait le 15 février dernier au Staples center de Los Angeles. C'était à l'occasion de la 58ème édition des Grammy Awards, les plus prestigieux prix de la musique. Son troisième Grammy en main, vêtue d'un ensemble en tissu africain multicolore avec un attaché de foulards.
Jamais deux sans trois !Deuxième consécration consécutive !
La Dada comme nous aimons l’appeler au pays, remportait l’année dernière déjà avec son album « Eve », en hommage aux femmes d’Afrique, le Grammy du meilleur album de musique du monde. A cette nouvelle édition, elle se hisse aux victoires de la musique en rajoutant à son palmarès un troisième Grammy avec « Sings », « un album de Rencontres », une collection de ses chansons interprétées avec l’orchestre philarmonique de Luxembourg. « Sings » l’a remporté face à la légende de la bossa-nova brésilienne Gilberto Gil, à l’innovant Zomba Prison Project du Malawi et à la joueuse de Sitar Anoushka Shankar, fille du défunt Ravi Shankar.
Interrogée par l’Agence France-Presse sur ses projets en cours, Angelique Kidjo, dit être « en train d’écrire des chansons mais ne veut pas faire un disque parce qu’il faut faire un disque. Je veux le faire parce que c’est en phase avec mes tripes et mon cœur, quand je serai prête ça sortira. Je travaille avec tous ceux qui pensent que la musique est l’arme de la paix. Pour moi, la musique est avant tout la seule forme d’art qui lie tout le monde … Ce qui m’étonne de plus en plus, c’est l’ouverture d’esprit des Grammy par rapport aux autres entités artistiques, ils s’ouvrent au reste du monde. L’Afrique monte. L’Afrique est positive, l’Afrique est joyeuse ». Ces saisissantes paroles traduisent de plus en plus, tout l’engagement de la charismatique musicienne.
Il n’est plus qu’à espérer que, son encouragement (engagement ?) à l’égard des jeunes artistes du continent, qu’elle a célébré lors de la cérémonie, sera encore renforcé par de prochaines collaborations avec ceux-ci sur des titres de son futur album. N’est-ce pas qu’il est temps que la Dada épaule de façon plus pragmatique cette jeunesse d’Afrique qui monte et bouge ?
