Peut-être ne s'en rendent-ils pas compte eux-mêmes, mais c'est quand Amir & Anouar, ne parlent pas que pour eux, qu'ils parviennent davantage à devenir suffisamment représentatif (ou représentant) en dehors du Bénin, du rap béninois. Il n'y a qu'à s’attarder sur le pic d'audience qu'ont suscité dans le temps (il serait important de s'attarder sur l'aspect de durabilité) des titres comme « Notre monde » (tellement encore d’actualités !), « Rien que pour toi », « Nés pour briller », « Ma perle rare », « J’ai mon mot à dire », etc. Ainsi, semble-t-il, qu'habiller d'une touche sociétale et de réalisme leurs textes, tout en y imbriquant leur caractère distinct, les rapproches de façon agissante des auditeurs.
C'est en cela que Diamant Noir est avant tout un groupe d'expression et non d'impression. Ce que prouve clairement, l'impact à la fois de sympathie, et médiatique (entre classement Trace Urban et relaie France 24), de leur récent single « Je suis 1 Artiste ». Un single à la franchise primordiale, qui mène à la découverte de vérités presque cinglantes, mais révélatrices des travers d'un pays désarticulé et en prisme avec ses propres contradictions. Entre coups de gueule à propos des farces politiques entretenus pendant les périodes électorales ; et la défense du statut de l'artiste dans sa fonction en tant que métier à part entière (sans doute, illustratif de l'état d'esprit du groupe actuellement) ; ou encore l'affront aux clichés sur les rappeurs et leurs prétendus vices d'apparence : dépouiller l'inadmissible, est demeuré dans « Je suis 1 Artiste » une priorité sine qua noble. De ce fait, Diamant Noir parvient à incarner avec grandeur le cri des autres qui ne savent pas pousser des cris.
Devrait-on soupçonner que leur prochain opus prenne cette teinte d'engagement ?
