Assam - "Mi Kan Xwe Byo" ou le trap tropicalisé

Depuis qu'elle a déferlé et s'est essaimé dans les habitudes musicales des rappeurs, la vague du trap music, au contact de la flopée de rythmes africains a succombé au phénomène de la tropicalisation. En d'autres termes lorsqu'on fusionne les sonorités du Djembé, du bara, de la kora, du balafon, des kese Kese, du gong, des flutes,… avec les sensibilités musicales originelles du trap, ce nouveau genre de rap en provenance des Etats Unis, il revêt une dimension plus africaine qu'américaine. En ce sens nous pouvons dire que comme la Pop, la soul, le zouk,… le Trap existe dans sa version Afro et c'est précisément de ce courant musical, raplogique que se réclame "Mi kan xwé byo #MKHB" le dernier single du rappeur Kondo ASSAM. « Mes ancêtres ne sont pas morts. Ils sont dans ma plume. » tel est le leitmotiv qui guide ses convictions d’artiste. Visiblement pas étonnant ! Il aime trop sa culture pour la travestir. Son engagement n'a d'égale que son attachement à son identité culturelle. Du titre à la musique, de l'esprit du texte au concept de la vidéo de ce nouveau single, il étale toute l'étendue de la richesse culturelle béninoise. C'est un juste mélange de toutes ses influences culturelles et afro trap.

Y a qu'à appuyer Play pour se laisser envahir par toute la veine révérencieuse dont est chargée la chanson. "Mi kan xwé byo" puis que c'est de ça qu'il s'agit est la formule par excellence pour témoigner du respect profond mêlé de retenue a quelqu'un dans le sud Bénin. C'est un salut cérémonieux que l'on fait en inclinant le haut du corps ou en pliant les genoux. Mais à ce sens premier le rappeur injecte une subtile ironie pour tourner en dérision des travers sociaux et rappeler d’autre part des actes, des réalités digne de révérence.

Des défaites successives de lréquipe nationale de football aux compétitions internationales à la vacuité intellectuelle de certains élèves, des hommes qui se dépigmentent à ces filles qui excellent dans la pratique de la prostitution, des K.O électoraux au scandale d'ICC, des vertus indéniables de nos plantes médicinales à la grandeur de nos héros,… tout y défile.

Le clip a été réalisé dans deux (02) grandes villes historiques Abomey et Porto Novo ; à Cotonou et à Sème Kpodji par Nette Royal et produite par la maison Light Nation (autant dire qu'il a convoqué la grosse armada). Mais une énigme dont l'artiste détient la clé, c'est ce qu'incarnent le blanc et la personne (l'artiste) qu'il piste le long du clip.

  • Le plan de Dieu
  • Anandel
  • audio/plan.mp3