Il nous a habitués à une double facette de lui : le rappeur hardcore, et le chanteur lover. Il a surtout su, à chaque fois, tenir la promesse des genres qu'il explore, soit avec toute la rage que cela implique, ou la sensibilité que nécessité un chant velouté, et persuasif. Seulement, ce qu'il est parvenu à faire le mieux : c'est quelque part dérouter l'auditoire. D'autant qu'il est aujourd'hui presque imperceptible de le définir artistiquement.
Quoique la polyvalence puisse être un acquis, il s'avère que dans son cas, ce double chevauchement des genres semble lui jouer des tours dans son écriture, notamment par rapport à son univers de chanteur. En effet, nous avons l'impression qu'au chant, ses phrases longues dues à l'héritage du rap qui se veut être un art de volubilité, lui desservent.
Sachant que l'un des éléments, qui permettent à une chanson urbaine, de rester facilement sur les lèvres des auditeurs, est la concision (bien avant même que la mélodie ne s’en mêle) ; ne serait-il pas, plus bénéfique pour Chaarlity, de savoir se départir de son instinct de rappeur s'il tient si tant à se faire chanteur connu et chanté ?
Or comment y parvenir, s'il surfe sans cesse entre les genres, et qu'il se laisse surtout influencer par les habitudes de son premier amour : le rap ? Comment pouvoir mieux appréhender le chant, s'il ne se recentre pas en permanence sur les exigences que ça implique, ou s'il ne se concentre pas sur ce qu'implique chaque subtilité de la texture d'une chanson ?
C'est donc déjà en cela que son prochain single sera déterminant dans sa carrière. D'abord pour mieux situer qui se réclame-t-il en tant qu'artiste, afin de mieux orienter sa fan-base. Rappeur ? Chanteur ? Peut-être que nous saurons ! Ensuite, son prochain single sera déterminant, pour nous montrer s'il a mieux cerné, du point de vue forme et fond ; la manière par laquelle son chant pourrait faire de lui, une future icône de la chanson urbaine béninoise.
A présent, le micro (balle ?) est dans son camp !
