Loin de la sobriété attribuée au Slam classique ; par son style dansant, comme on en entend peu ; Djamile Mama Gao a fait une entrée pas des moindres, dans le monde de la musique. C’est d’autant plus remarquable qu’en 24 heures, son premier single a été téléchargé près de 2500 fois sur son site. Un chiffre plutôt encourageant pour un talent débutant à peine sa carrière.
Mais qu’est-ce qui peut bien susciter un tel engouement grandissant ? Comment se faire une place dans le slam francophone et/ou africain, en laissant des traces en 2016 ? Pour toute réponse : Djamile Mama Gao ose nous faire bouger !
En fait, ce slameur est probablement le premier dans son domaine au Bénin, à transcender les règles conventionnelles du milieu, dont l’univers musical est considéré trop souvent sérieux au point de paraître presque ennuyeux. Ainsi, s’il tente l’inverse de ce que beaucoup ont souvent expérimenté, c’est-à-dire : qu’au lieu d’africaniser son slam avec uniquement des instruments africains sur un texte dit, il passe d’abord par sa connaissance de la pop afro pour slamer dessus. On pourrait dire qu’il se réapproprie carrément le genre. Et peut-être sommes-nous en face de la naissance d’un concept inédit ?
Autant qu’on ne s’y attendait point avec un certain MHD en France, qui a réussi pourtant en un an, à imposer son style, doit-on penser que désormais Djamile Mama Gao crée un prolongement dans le Slam, nommable « l’Afro-Slam » ?
Dans tous les cas, sa musique est un nouveau souffle, et il devient précurseur d’un style que nul n’aurait cru capable que le slam pouvait adopter. Saura-t-il l’entretenir ? Travaillera-t-il à pérenniser cette tendance afin de s’attribuer une paternité légitime du concept ?
Quoiqu’il en soit, ce premier single officiel, franco-bariba et furtivement dendi, au titre fon "Nan Yi Noukon", est un exemple typique de la pluralité culturelle de cet artiste.
De plus, il nous offre un texte débarrassé de toute la sophistication dans le choix et dans les jeux de mots qu’on connaît aux slameurs. Nous avons plutôt droit à une panoplie de phrases touchantes et boostantes.
Et puis, pour quelqu’un qui aime aller de l’avant, il ne se fait pas prier. Effectivement, juste après le lancement de son premier single, l’agenda de Djamile Mama Gao s’est mis à s’étoffer. Il se rend aussitôt au Niger pour participer à la 5ème édition du festival FISH-Goni (Festival International du Slam et d'Humour) qui se tient à Niamey du 1er au 6 Octobre.
Ce festival rassemble cette année, cinq pays du continent : le Bénin, le Burkina-Faso, le Gabon, le Niger et le Togo. Une invitation qui confirme la vision de l’artiste à ne pas qu’être un slameur dit national, mais international, qui s’épanouit le mieux par les rencontres, et sur scène. Car justement, c’est en cela que consiste le Fish-Goni : l’art oratoire, de l’humour à la déclamation, performée sur scène.
Un tel voyage prouve donc la volonté de Djamile Mama Gao, à aller au-delà de nos frontières ; et à rapprocher sa musique de tous les publics du monde.
Afrique
Djamile Mama Gao – Le slameur qui fait danser ou la naissance de l'Afro-slam ?
Cindy Tokpo 04-10-2016 22:05 1946Dans la même catégorie
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