D'après Wilfreed Amoussou, « Kondo Assam appartient à la nouvelle génération de rappeurs dite de la "new school". Son cheminement artistique est porté vers la recherche d'une passerelle entre sa fibre identitaire et sa musique urbaine. En ce moment où il fait la promotion de son premier single, le rappeur vous offre une immersion dans son univers musical. »
A l'occasion de la sortie de son nouveau single, et des rumeurs sur ses projets en instance, Volun Corp a accordé une interview à l’artiste ! Rencontre !
Volun Corp : Il y a plusieurs jours maintenant que vous sortiez votre nouveau single « Médicament », dont le thème est subtilement moqueur, mais digne de vérités africaines. Alors que fût le déclic pour l'écriture de ce titre ?
Kondo Assam : "Médicament" ! Effectivement le thème est rempli de vérités africaines. Le texte a été facile à écrire parce que je vois les problèmes qui nous secouent au quotidien. Et quand ces genres de choses se passent l'artiste est là pour le dire. Apporter des solutions aux problèmes du royaume c'est mon devoir. Alors j'ai écrit un texte qui parle de la force de Danxome qui est la maîtrise des secrets des feuilles et demander aux Danxome Vi d'utiliser les feuilles pour faire du bien. C'est le but. Même si d'autres ont encore du mal à accepter, c'est une réalité.
Volun Corp : Quand on semble très attaché à sa culture endogène, et aux notions de coutumes, dans un environnement urbain et hip-hop plutôt en quête de clichés américains et importés ; est ce qu’on a vraiment de l’impact sur les jeunes ? Autrement dit, avez-vous vraiment des retours laudateurs auprès de la jeunesse, par rapport aux thématiques que vous développez dans vos titres ?
Kondo Assam : La Jeunesse kiffe bien mes morceaux. J'ai de très bons retours venant des jeunes comme des personnes âgées. Le truc même, c'est que, la jeunesse, qu'elle le veuille ou pas, en grandissant se retrouvera dans sa culture endogène donc je les prépare à attaquer leur futur. Maintenant c'est clair que tout le monde ne peut pas aimer ce que je fais.
Volun Corp : Et au niveau des autres couches alors ? Avez-vous l’impression que votre orientation vous élargi le champ ? Ou avez-vous le sentiment que le fait d’être rappeur, semble freiner quelque part certaines adhésions à votre musique ?
Kondo Assam : Au niveau des autres couches, c'est du pareil au même, sauf que le regard diffère. Les autres voient déjà le secret caché dans les morceaux ; mais les jeunes cherchent encore le secret caché dans mes morceaux. Les paroles de mes morceaux sont des choses qu'on peut dire à un jeune comme à un vieux. Mais les deux ne verront pas de la même manière. Donc je crois que peu importe ta tranche d'âge tu peux écouter du Kondo Assam.
Le rap ! Je ne dirai pas que ça freine certaines adhésions à ma musique. Le rap est grand et ça dépend de comment tu le fais. Mon rap n'est pas brutal. Mon rap c'est mon rap. Il est simple et je ne suis pas là pour prouver à quelqu'un que je sais kicker ! Non c'est gaspiller mes inspirations. Donc je le fais calmement depuis le début. En même temps ce ne sera pas sur tous mes sons que je vais rapper. Mais je crois que le rap est une bonne musique pour passer mes messages parce que le rap t'oblige à dénoncer et à oser ce que d’autres genres ne peuvent jamais faire par exemple.
Volun Corp : Qu'est-ce qui compte le plus pour vous en tant qu’artiste ? Qu’attendez-vous de votre carrière ?
Kondo Assam : Je n'attends rien de ma carrière. C'est ma carrière qui attend que je fasse tout pour qu'elle soit belle. C'est à moi d'obéir à mes inspirations. Car c'est Dieu qui donne. Et quand il te les donne tu dois obéir à ses inspirations. En tant qu'artiste ce qui compte pour moi en une seule phrase : c'est obéir à mes inspirations. Tant que tu obéis à tes inspirations tu deviens un artiste différent. Parce que chaque artiste vaut par les inspirations que Dieu lui a données. Voilà !
Volun Corp : Après le départ d’un talent de poigne comme Cyanogène, vous êtes la récente signature de la structure « Light nation » orientée vers la production artistique. Est-ce que cela influence vos rapports avec votre producteur ? D’ailleurs dîtes-nous, quels sont-ils et comment s’opère le processus de travail ?
Kondo Assam : Je garde de bons rapports avec mon producteur. En dehors des rapports professionnels, je le considère comme mon grand frère. À « Light Nation », la direction artistique est très bien gérée. Je dirai même que c'est ce qui fait la force du label. La direction artistique est très évoluée. Ça nous oriente et nous donne de la force. Le travail est bien fait, en passant de l'enregistrement à la sortie du morceau. Tout est fait dans les normes.
Volun Corp : Serait-ce envisageable que vous fassiez une collaboration avec Cyano Gene (ex membre de Light Nation) ? Pourquoi ?
Kondo Assam : S'il était toujours à « Light Nation » je crois qu'on aurait déjà fait un feat. En matière de rap, Cyano Gene reste Cyano Gene. C'est le grand frère. Si je le veux sur un projet j'en parlerai au boss ; et nous aviserons. Collaborer avec Cyano Gene ce sera un plaisir. Et puis, je pense que ce genre de collaboration sont nécessitent des sons de rap très chaud et de kick hard. S’il arrivait que l’occasion d’en faire se présente, je n’hésiterai pas. Cyano Gene c'est la famille. Qu’il ne soit plus « Light Nation » ne devrait pas empêcher de collaborer avec lui. Tout va dépendre des projets et des disponibilités de chacun.
Volun Corp : De « Mi kan xwe bio » à « Médicament » on a la sensation qu’il y a une suite logique. Cela présagerait-il une possibilité de mixtape en vue, ou de projets au-delà de simples singles ?
Kondo Assam : Bien sûr cela annonce un projet mais pas une mixtape. Je travaille tous les jours. J'ai beaucoup de morceaux prêts. En Janvier j'entre en studio pour commencer l'enregistrement d’un projet en bonne et due forme. Mais en attendant, avant la fin de l'année, comme à chaque 10 Décembre, je rendrai hommage au Roi BEHANZIN avec un morceau.
Volun Corp : Justement nous avons appris que vous avez envie de vous lancez dans une perspective de révolution du vestimentaire des jeunes à travers l’héritage du Roi Emblématique. Dites-nous en plus !
Kondo Assam : Effectivement, j’ai envie d’agir au-delà de mes seules chansons. Et je crois avoir trouvé comment. Vous savez, un jour je sortais avec des amis, et j'ai mis un Gòbi sur ma chemise. Ils ont trouvé cela drôle mais grand-père m'a dit qu'il préfère me voir ainsi avec un chapeau sur la tête parce que "ça dit beaucoup de choses". Cette phrase est restée dans ma tête. Et je me suis dit que je pouvais l’inculquer à d’autres, surtout aux plus jeunes, qui sont encore flexibles à admettre les choses, et qui comprendront mieux que les plus grands. C’est pourquoi, je pense à faire une campagne que je nommerai « LE CHAPEAU SCOLAIRE Lokpo ». Il s’agira par cette initiative, d’amener nos élèves et autres apprenants, à prendre l’habitude de s’habiller en reflétant ce qu’ils sont, en défendant subtilement leur appartenance. Sur le Chapeau Scolaire Lokpo, on retrouvera des indicateurs de notre Daxome, comme « la jarre trouée » qui symbolise l’union, le drapeau qui matérialise notre rapport avec la modernité, et le monde ; etc.
Mon intention, c’est de contribuer d’une manière ou d’une autre, à avoir de l’impact sur ces jeunes, tout en prenant en compte nos coutumes. Ce sera aussi mon hommage à tous nos ancêtres, nos grands-pères ; à tous les grands-sages du Bénin et de l'Afrique. Quand la campagne sera prête, vous en saurez davantage !
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