Il commence sa carrière avec l'élan de ceux qui se questionnent avant tout. Voici un artiste convaincu que tout mérite, remise en cause, tant qu'il convient de ne rien prendre pour acquis. Il faut de ce fait, écouter "Rédemption", le premier single officiel du slameur nigérien Joel Gandi, avec l'idée d'absoudre en soi, toute certitude prédéfinie, mais aussi avec le désir de se dépasser dans ses idées arrêtées sur les réponses qu'on a à priori au sujet de l'amour, de l'autre, de la vie.
Et pour nous transmettre cette notion, il y a chez Joel Gandi, à la fois la pugnacité et le ton. Avec la musique qui respire ses influences rapologiques. De même que dans sa manière de scander.
Et plus encore, on pourrait identifier, dans son écriture, un souffle à la lisière de deux aptitudes : ce sens du questionnement propre à Kery James et cette repartie de Youssoupha. Comme pour certifier encore, que rap & slam, ont une filiation plus forte que les querelles triviales de "qui fait mieux que qui"...
Quoiqu'il en soit, en écoutant "Rédemption" du slameur sahélien, accompagné de la voix spatiale de CO2, il faut garder à l'esprit d'être en passe de consentir à ce rachat de soi dans l'humanité que le slameur espère trouver en lui !
