Si vous pensiez que le slam est fait pour dormir : eh bien, avec Djamile Mama Gao vous allez changer d'avis !
C'est vrai qu'avec ses premiers singles, il nous a habitué à une couleur slam nouvelle et différente. C'est vrai aussi que, dans son premier clip "Na Nou Ki", il nous a montré qu'il pouvait se transformer en danseur. Mais ce que nous ne savions pas encore : c'est qu'il pouvait mettre le feu sur scène. C'est en tout cas, ce qu'il a démontré lors de la fête de la musique à L'Institut Français de Cotonou.
En effet, le 21 juin dernier, il faisait partie des artistes sélectionnés, pour célébrer cette fête mondiale, sous la paillote de L'Institut. Et pour le plaisir de tous : non seulement, le slameur était sulfureux et chaud bouillant, mais aussi, il a entrainé tout le public dans son esprit de folie.
SOUS LE SIGNE DES CLASSIQUES
C'est à travers quatre titres, les uns tout aussi particuliers que les autres, que Djamile Mama Gao a tenu en haleine le public. En dehors de son titre du moment "Na Nou Ki" revisité avec les couleurs propres aux agos de Porto-Novo, l'artiste a replongé tout le monde dans les classiques tels que "Aicha" de Khaled, et "Cette année-là" de Claude François, en empruntant un peu le titre du rappeur Yannick pour donner un titre de circonstance "Cette soirée-là ".
C'est donc sous le signe des classiques, que le slameur a voulu placer son passage, comme pour signaler, qu'être artiste, c'est s'ouvrir à toutes les influences. Et pour lui qui se réclame "nègre", en reprenant au moins un titre qui n'appartient pas à la culture musicale africaine, il prouve que son engagement ne consiste pas à rejeter les autres, mais à les accepter tout en s'affirmant, tout en représentant ce qu'on a de beau.
Cela permet aussi, dans le cas du slameur qu'il est, de témoigner que dans sa démarche, le slam n'est plus seulement, fermé au seul besoin des paroles poétiques, mais s'ouvre aussi aux musiques du monde, aux rythmes entraînants, et aux mélodies attachantes.
Et cette démarche, qui semble sous-tendre tout ce que fait Djamile Mama Gao, lui va si bien, que, même ses textes deviennent plus proches de nos réalités, et moins élitistes que d'habitude. On a de ce fait, été agréablement surpris d'entendre le slameur évoquer des termes ou expressions comme "swémer", "coller la petite" ou encore "sodabi" et "bissap". Saura-t-il maintenir ce cap pour continuer à faire la différence ?
BIEN ENTOURÉ POUR FAIRE LE SHOW
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le slameur a su s'entourer pour l'occasion. A la fois, de musiciens de qualité, à savoir le prodige Mechac Adjaho (au clavier comme à la direction artistique), de Michael Elegbede (à la batterie et aux percussions), puis de Kpota Claude (à la Bass). A noter que les deux derniers cités, sont membres de l'orchestre de l'illustre Jah Baba.
C'est la preuve que Djamile Mama Gao n'a pas lésiné sur la qualité de ses choix, et cela s'illustre également, par la valeur vocale des chanteurs venus l'accompagner sur scène.
En dehors de son compagnon de toujours Credo, étaient présents Nova (ex-membre de Esprit Neg) avec qui, le slameur a exploré les classiques de la soirée ("Aicha" et " Cette soirée-là), puis Dalouv (chanteur bénino-ivoiro-congolais) avec qui Djamile Mama Gao a offert un titre inédit. Serait-ce son prochain single ?
En attendant d'avoir une quelconque réponse, il faut dire que la fête de la musique à l'Institut Français de Cotonou, a été l'occasion pour Djamile Mama Gao, de prouver que son slam, a de l'avenir devant lui.
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