Depuis toujours, le souci majeur avec les différents évènements aussi bien culturels que politiques organisés au bénin a été le manque de ponctualité. Mais depuis quelques années et surtout en 2012, la liste des insuffisances dans le domaine s’est allongée de façon extraordinaire avec surement des lignes jamais existées sous d’autres cieux. En effet en 2012, chaque évènement organisé pour célébrer le Hip-Hop béninois puisque c’est de cela il s’agit, avait sa propre signature. Quels ont été les faits marquants de la chose tout au long de l’année écoulée et quelles approches de solutions avons-nous?
Le phénomène le plus remarquable de l’année a été le chevauchement à plusieurs reprises des dates de concerts. C’est à croire que les promoteurs ne se renseignent pas sur les dates avant de faire leurs programmes ou pire, ils seraient plutôt carrément dans une optique de concurrence ou de démonstration de force. Dans les deux cas, cela n’avantage personne. Il est vrai que le Hip-Hop béninois commence à gagner de plus en plus de couches mais ce qui l’est encore plus, c’est que le public qui effectue le déplacement pour les concerts n’augmente pas proportionnellement. La conséquence, c’est l’émiettement de l’audience donc des flopes.
A présent, montons sur les scènes. Lorsque les spectateurs payent pour voir un show, ce qu’ils espèrent voir lorsqu’ils arrivent à entrer, ce n’est pas seulement la face d’un chanteur en train de bouger. Ce qu’ils espèrent plutôt, c’est d’avoir une histoire à raconter après. Mais au lieu de cela, ce qu’on leur propose, c’est un bonhomme sur des planches en train de faire des va-et-vient avec des jeux de lumières dirigés vers les coulisses. En plus, pour ce qui est des artistes pour lesquels ils sont présents, soit ils sont absents, soit ils viennent en retard ou mieux, ils sont "cutés" comme on dit.
Les problèmes de dates et les scènes, c’est ce que tout le monde voit. Ce qui n’est pas donné à tout le monde de voir par contre, c’est les coulisses. Une bonne partie des artistes qui font les prestations ne connait pas la joie de prendre les cachets. La plupart du temps, seul les têtes d’affiches (les mêmes) y ont droit. Les autres, rien; même pas de rafraichissement et le déplacement encore moins. Ces marginalisés peuvent déjà s’estimer heureux d’avoir faire la scène car d’autres ne pourront jamais avoir cette chance parce qu’ils seraient soit disant "verrouillés". Pour ce qui est des causes, bof! à chercher. Enfin, déjà que le public ne soit pas légion, le mieux que les artistes peuvent faire, c’est de se soutenir c’est-à-dire encourager l’autre quand il preste. Non ! Cela n’arrive que lorsque le mec ou la meuf qui passe se trouve être le pote de l’un ou de l’autre sinon, la mode, c’est que dès que quelqu’un fait son passage, il rentre automatiquement chez lui. Au-delà de l’art, le Hip-Hop c’est surtout la solidarité.
Organiser un concert, c’est tout sauf facile nous le savons. Il faut en avoir les moyens. Les moyens financiers surtout. Pour cela, le réflexe, c’est les sponsors. Grâce à Dieu, dès qu’on arrive à les toucher, ils accompagnent la chose quand bien même ils n’y trouvent pas forcément leurs intérêts. Cela dit, ils méritent bien un big up en passant. Mais le souci à ce niveau, c’est qu’ils sont moins attentifs lorsque l’interlocuteur n’est pas celui d’habitude ou pas une meuf.
Pour finir, il est clair qu’après ces remarques, ce n’est pas à quelqu’un de dire quoi faire pour que 2013 soit nettement meilleur que 2012. Les différents acteurs savent ce qu’ils ont désormais à faire pour que le Hip-Hop Béninois s’impose beaucoup plus tant au Bénin qu’à l’extérieur.
En ce qui nous concerne, nous n’allons pas nous arrêter à ces remarques. Nous jouerons bien sûr notre partition pour que tout aille mieux. Pour ce faire, Vol-un Corp mettra très prochainement pour commencer à la disposition de tous, un calendrier détaillé des évènements de 2013. Déjà, commençons à visualiser les podiums rap tels que nous les voudrions.
Vive le Hip-Hop Béninois !
