Tyaf sort (enfin) son premier album. C'est prêt, c'est bouclé. D'après les premières écoutes, le projet serait musicalement diversifié. De la rumba au dance hall, en passant par le rap, "Au sommet" serait sorti des sentiers battus. Avant d'aborder le bien-fondé de cette diversité, attardons-nous sur la thématique centrale de l'album, Dieu.
Le premier titre est "Dieu existe". Pourquoi ce titre ? D'abord, parce qu'il est considéré comme l'Alpha et l'Oméga. Ensuite, parce que c'est lui qui aurait permis à Tyaf d'être "Au sommet" (titre 2). Puis, une fois à ce niveau, plus rien ne l'effraie (titre 3).
Mais croire en Dieu ne suffit pas pour être au sommet. Encore faut-il travailler, ne pas abandonner (titre 9), et porter sa croix (titre 13). Mais quelle croix ? Quelle croix Tyaf aurait-il porté ? En règle générale, la croix représente les difficultés et peines. Tyaf en aurait rencontré pour atteindre le sommet. Rejets des uns, regard des autres, trahison de certains, perte de confiance en soi ... "La croix" serait un récit de ses péripéties. Du début au sommet !
Pour tout dire, les différents titres de l’album gravitent autour d’une même thématique et semblent être une chronologie. Une sorte de suite d’idée et d’histoire.
Intéressons-nous à présent au nombre de featurings composant l’album. 16 titres, et seulement 5 collaborations, 3 nationales et 2 internationales.
Tyaf feat Miguélito. Un titre évocateur, "Mon destin". En s’attardant sur la carrière de Miguélito, il est aisé de se rendre compte que la plupart de ses morceaux tournent autour de ce sujet : le destin, le futur, l’avenir. Opter pour une collaboration avec lui sur ce titre n’est donc pas une mauvaise idée. Il en est de même pour le morceau avec Niyi Kosiberu, "N’abandonne pas".
Ensuite, pour clore le bal de collaboration nationale, Tyaf convie Jay Killah et Nasty Nesta. Deux des rappeurs les plus écoutés. Avec eux, Tyaf va-t-il adopter du rap ou du chant ? On penche plus pour le rap, et encore, pour le old school. On parie même qu’on y retrouvera le Tyaf rappeur d’antan avec de la gimmick, de la technique et du flow. Même si ce n’est pas certain, ce n’est pas impossible en tout cas.
Finalement, on conçoit une liaison entre toutes les collaborations nationales de Tyaf. Pour avoir un destin (titre 05), il ne faut pas abandonner (titre 09), mais plutôt se battre pour la famille (titre 16). Quelle ingéniosité dans la trame de l’album !
Finissons cette analyse par la production musicale du projet. Que des beatmakers plus ou moins inconnus du grand public ! Méko Prod n’a pas pensé à ces compositeurs si connus. Pas de Raunybeatz. Pas de Credo. Un seul Marshall Cyano. Pourquoi Méko Prod a-il préféré les compositeurs inconnus ? Certainement pour leur donner une chance. Il leur aurait fait plus confiance.
En définitive, on retient que pour atteindre le sommet, Tyaf se concentre d’abord sur Dieu. Ensuite, sur son destin. Enfin, il porte sa croix sans abandonner. Et pour l’aider à la porter, il se fait accompagner de la famille. C’est justement dans cette famille qu’il choisit des membres peu connus pour la composition des prods de "Au sommet".
