Sans grande pompe, mais de manière efficace, le slameur Djamile Mama Gao a dévoilé le cover de son prochain album. Sur l'affiche un humain, la tête à l’'arrière, le corps à l'avant. Étrange ! Mais symbolique. La consternation lisible sur les regards à la vue de cette illustration est partagée. Nous avons donc demandé à Djamile Mama Gaosa raison d'être.
Il nous rappelle d'abord que ce travail émane du talent de Aurel Yahouedehou qui « aime se jouer des évidences ; qui aime reconstituer la réalité flagrante, qui aime déconstruire les certitudes absolues, pour installer un puzzle énigmatique, qui pousse au questionnement des choses au-delà de leur sens premier. »
L'illustration sur l'affiche aurait des origines historiques. D'après Djamile Mama Gao, elle tiendrait sa source de la civilisation Akan (Ghana) ancrée dans une quête perpétuelle. Une quête faite de la recherche permanente de la connaissance, de l’investigation intellectuelle et de l’examen de soi.
Le chemin ainsi balisé, Djamile Mama Gao souligne que « la tête sur le cover incarne le symbole que représente un oiseau mythique qui vole vers l'avant, la tête tournée vers l'arrière. Cela reflète la croyance Akan selon laquelle le passé sert de guide pour préparer le futur, ou encore la sagesse qui permet de tirer les leçons du passé pour construire l’avenir. »
Au final, la couverture de "Na Yi Noukon" tient de sa thématique centrale, l'avenir. C'est une invitation à sortir de sa zone de confort, à explorer les chemins inexplorés et à déjouer la conformité. Pour tout dire, le but de Djamile Mama Gao d'une part, et de Aurel Yahouedehou d'autre part est de « suggérer par le biais d'une image manipulée, la perception que devrait se faire des futurs auditeurs de l’album, de l’univers composite et cosmopolite de ce qui pourrait les y attendre. »
Voilà qui donne de envies de découverte de ce projet de 12 titres qui sort le 10 janvier 2019. Oui, le 10 janvier.
