Voir Tôgbè Yéton sous cet angle, c’est rare, même très rare. Non, nous ne pensons pas encore à son identité. Inconnue jusqu’à présent, elle reste seulement connue des membres du label Méko Prod. On s’intéresse plutôt à la direction artistique qu’il adopte sur son dernier single en date. Nostalgique, presque mélancolique, il suscite des émotions vives. Il touche avec adresse des cordes sensibles… et c’est bien l’une des rares fois où il le fait si bien.
Pour ce titre, Tôgbè Yéton choisit de faire le point de sa carrière. Des nombreuses critiques qu’il a encaissées aux propagandes qu’il a essuyées, il a de quoi écrire tout un roman, et pas de quelques pages. En dépit des pronostics, celui qui était parti pour échouer, piquer du nez, connaître une carrière mort-née réussit à pérenniser sa musique. Mieux, il s’impose sur la scène musicale béninoise et tend même à étendre ses ambitions vers l’étranger.
Sa vie a changé, à en croire ses propos. Aujourd’hui, il est propriétaire d’une bâchée, d’un champ d’ananas à Allada, d’un ventilateur dans sa chambre à louer à Agla, d’un smartphone dans lequel il collectionne les numéros de ses fans, etc. Quoi de mieux que de le chanter à son public !
Bien sûr, Tôgbè Yéton se montre nostalgique. Mais il n’en oublie pas pour autant de rester Tôgbè, l’artiste qui chante l’immoralité, le ghetto, la virilité de l’homme et de la femme, etc. sauf que cette fois, il semble omettre de citer le nom de ses divinités.
