Pourquoi Keurblaan a cessé de rire à l’arrivée de Snake ?

Envie de surmonter son complexe de trublion ou de vaincre la lassitude musicale dans laquelle il a valsé ces dernières années, Keurblaan s’impose une rupture. Une rupture avec son univers, une rupture avec ses fans, mais en même temps un voyage dans le style Retour vers le futur 3.0.

En retraçant l’itinéraire musical qu’il a suivi jusqu’ici, on sent que Keurblaan tend à soigner son image de complotiste-rigolo qu’il a traîné et continuait de traîner. Rupture de dimensions. Entre son ardent désir de rester Keurblaan et son envie de réveiller son ancien « Lui » sommeillant dans les tréfonds de son écriture et de son style, il cherche l’équilibre. Rupture d’équilibre. Enfin, entre son image de lover et de sentimentaliste et son attitude de rappeur de l’ancienne époque, il peine à se définir. Rupture de personnalité.

Allons à la recherche d’une nouvelle identité !

Partons du début et retraçons son deuxième point de départ. Nous sommes en 2016. Un long message fait le tour des réseaux sociaux avec une photo tout en blanc. Le petit serpent effectue sa mue et se transforme en un grand dragon… tout docile, tout doux et qui ne crache pas de feu. C’est le début d’une nouvelle romance : Snake devient Keurblaan. La promesse d’un nouveau départ. La promesse du « Il n’y aura plus de Snake. La suite, je laisse les jours à venir vous la faire vivre » comme on lit à la fin de son message ici.

C’est ainsi qu’en musique et en vidéo, Keurblaan tente d’assumer et assurer son nouveau personnage co-écrit par Snake. Il veut assumer son shift. Et commence avec ‘’Pourtant je t’aime à la folie’’, la vidéo. Elle est simple. Sobre. Vivante. Puissante. Et surtout agrémentée par une thématique qui mène le public vers le nouvel univers que dessine le personnage.

Certains s’amusent à y déceler les signes d’un abandon de son ancienne personnalité. Et pourtant, elle reste là. Blottie entre les lignes blanches qui se remplissent à chaque sortie de Keurblaan. Snake sommeille, attend, attend, attend encore… et finit par se réveiller.

Keurblaan ou Snake, qui prend le relais ?

Lassé de son image clownesque qui se dessine impassiblement, Snake tente de prendre le relais. Il lutte poing contre poing avec Keurblaan qui perd l’avantage depuis la sortie du freestyle "En guiz de rappel". Keurblaan perd quand Snake gagne.

Avec sa longueur d’avance acquise par une expérience d’antan, Snake a de quoi nourrir sa poigne et sa nouvelle thématique. Slalomant dans la lourde solitude dont disposait le serpent (Snake) au repos, le dragon au cœur blanc (Keurblaan) possède de quoi désaltérer son adresse musicale. Et son "Under projeckt" en devient fortement lucide.

Le rappeur fait preuve d’une volonté beaucoup plus engageante et plus virevoltante. Charleston entre 50 secondes et 01 minutes 24, boom-bap de 2 min 14 à 02 minutes 51, Keurblaan, non Snake, coupe l’image du chanteur démocratique pour adopter la blouse du rappeur dictateur. Et sa dictature absorbe d’excellents repères : « Le game chez moi est contrôlé par un Kaléta »

« Je suis comme un capitaine à la recherche d’un nouveau navire » (Keurblaan et Snake)

Et si au final Snake prenait le relais ? Quelle incidence cela aurait sur l’avenir de Keurblaan ? Finalement, parlons-nous de la même personnalité ? L’un est-il (in)dissociable de l’autre ? Il y a là matière pour un autre article…

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