Depuis longtemps, l’image du Tyaf rappeur hardcore s’effritait. Plus mélodieux qu’autrefois, Tyaf faisait graviter son art musical autour de groove, du reggaeton, etc. abandonnant dans son sillage cette corne de rappeur qu’on lui connaissait. Mais il semble que pour son nouveau départ – il n’est plus sociétaire de Méko Prod – il souhaite reprendre sa plume de rappeur.
En fait, au risque de se tromper, on estime que Tyaf reste un artiste complet. Sans restreindre sa musique à un air particulier, il touche à tout et va au-devant des tendances. Seulement voilà, cette démarche constitue une épée à double tranchant. D'un côté, elle contente les amateurs de mélodies, mais de l’autre, elle fait perdre à Tyaf son audience de la première heure. En cela, on comprend qu’il veuille faire un jet de texte rap, revenir en mode Djabigan 2.0.
Pour le peu qu’on puisse dire, cette tentative réussit. Entre son côté hardcore et son égo, il trouve l’équilibre pour ressortir les rimes, les vers et le flow qui convient. Puis vient ce décor lumineux qui marque la réalisation du clip vidéo "Djabigan 2.0". Une décoration qui semble s’harmoniser avec la thématique à laquelle Tyaf ancre ce morceau : l’égo du rappeur qui dit prendre de l’ascendance sur les autres.
Il pousse même le bouchon plus loin en affirmant qu’il est le père de la nouvelle génération. Mieux, il affirme avoir des enfants dans la musique urbaine au Bénin, ce qui n’est pas faux. Cependant, cela suffit-il pour briguer le statut de meilleur rappeur ?
