Fini le rap aux archétypes gangsters ou monster, fini le rap imitatif à s'en mordre les phalanges, fini le strass et les paillettes, les « bitchs » et les phrases pas nets, fini le bling-bling tout craché, tout menteur, tout flatteur et tout flambeur, fini tout ça, en tout cas, dans le langage de ces deux mc's à la cuirasse identitaire.
Place au rap roots, place au rap qui fourmille dans les jambes des traditions, place à Mamba Noir. Un duo qui mène un duel assez fauve pour se faire admettre dans la meute rapologique. Le showbiz béninois ayant longtemps consenti aux griffes du salace ; il fallait un renouvellement artistique. Il fallait sortir des carcans du fric, du cul et du fake. Et apparemment, ces deux rappeurs semblent vraiment aptes à arpenter de nouveaux horizons.
Mamba Noir apparaît donc telle une lanterne à vocation rétrospective, qui accepte renouer avec son héritage ancestral afin d’en faire un don juvénile. Ainsi, finement, ils allient sonorités groove et rythmes bénino-traditionnels, prouvant que leur quête du hip-hop est d’innovation et d’enracinement. D’ailleurs, entre rêves et festivités, ils nous agréent de chant et de danse. Ce qui les rend plus harmonieux qu’ennuyeux. C’est alors évident : Mamba nous invite à nous revivre, nous reconnaître, à nous réadapter, nous raccommoder, à nous-mêmes pour que renaisse en nous, ce qui mourait depuis quelques années. Comme quoi : kiffer les effusions de ces mc's, c'est comme retourner à soi et aussi en soi. Preuve que l’univers Mamba Noir pourrait représenter : Le commencement des valeurs du rap béninois.
