Momo kankua : Du slam togolais à la quête de l'autosuffisanca


Le single que vous allez écouter en finissant cette lecture, fonctionne comme une manivelle de moto. Il s'actionne en vous. Ronronne durant les trois minutes qu'on l'écoute. Et quand l'engin s'arrête, parce que vous avez besoin de continuer le chemin, vous êtes contraint de le ré-actionner. A la seule différence que, contrairement à une moto, ce single ne vous prive pas d'essence. Bien au contraire, il enflamme le rêve qui dort en vous. Et quand ce rêve commence à prendre forme, il ne se fend plus. Il devient, il dure, il draine, il gronde, et mue dans les mots du slameur togolais, Momo Kankua. Même si la mélopée peut paraître triste, il y a tout le temps l'espoir qui ne se détache jamais des partitions de ce single. L'espoir vrombit même. Il est là, vivace, errant et tenace.

A l’intérieur de « Les chérubins », on fait face à la volonté de concision et de précision de l’artiste. Mais malgré l’effort de parler de ses « frères », Momo, ne se prive pas d’intégrer ses usures personnelles. Puis, à "maniveller" davantage, l’on entend grincer le questionnement abstrait de l’acceptation pudique de soi-même. « Le fils de l’histoire doit se pardonner et pardonner à l’autre. Pas pour l’autre, mais pour lui ». C’est donc le regard de soi envers soi, vers soi, pour être soi, que propose le slameur. Parce que « si l’on possède la quasi-totalité de la richesse de toute l’humanité », il faut d’abord s’en rendre compte et évaluer la force que l’on incarne en ce sens, avant d’espérer dicter aux profiteurs, nos exigences. C’est donc probablement être « Chérubin… » : « Marcher vers soi-même »…

Ce single est en ce sens, une preuve qu’on peut se révolter mais en sourdine et avec philosophie. En espérant que l’optimisme de cet artiste soit suffisant pour nous convaincre, nous africains…


  • Le plan de Dieu
  • Anandel
  • audio/plan.mp3