Il a toujours été l'un des rares, à ne pas se laisser emporter par la quête du buzz tout ambulant, ou tout grotesque. Son approche à la musique, au rap, reste la modestie de l'apparence, la civilité du langage, mais l'intelligence du propos, l'identité obligatoire et obligataire. L'ayant vu travailler déjà, nous savons aussi que ses paroles font toujours objets de remise en cause, de réécriture permanente. Il est du genre à être ce qu'on pourrait nommer un insatisfait satisfaisant. Peut-être pas dans les ardeurs techniques, dans les essors de punchline, mais surtout dans le sens et la portée du texte ou du message.
Résolument révolutionnaire, il est pionnier du rap en 2000 au Burkina, et du rap, depuis lors, à référence africanisé. Il demeure toujours dans cette quête dans son nouvel album ; mais avec en plus des adjonctions de pop et reggae. Serges Martin Bambara, à travers cet opus maxterisé à New-York, nous prouve qu'il a atteint la maturité qu'il se construisait. Par contre, l'engagement, la fougue, la rage de faire devenir son pays, et l'Afrique, ne change pas. L'enfant de GARANGO, relance son existence scénique et musicale avec « PRE'VOLUTION ». De quoi faire exploser ?.
