On ne ressort pas intact d'un concert, dont l'intensité est au moins égal à l'intention pré-visé par l'artiste. D'ailleurs, comment ressortir d'un tel concert, et ne pas vivre autrement son besoin d'art ? L'émotion y est probablement pour quelque chose. Mais principalement, le fil d'Ariane qui sous-tend tout le processus de création, et de prestation de Nasty Nesta aussi. L'espoir. L'espoir comme levain et levier. L'espoir comme nécessité, exigence et argument d'insistance. Le concert de Nasty Nesta est en cela, un appel (rappel ?) à vivre d'espérance, mais surtout d'expériences. Comme lui, appuyé par l'énergie ardente et frétillante de Dove'N'D (artiste camerounais, backer pour l'occasion). Comme lui, accompagné par la ferveur de D.A.C. Comme lui, entouré d'un orchestre dont la justesse est si proéminente qu’on en désire leur profession. Comme lui, aux côtés de KAana, venu du Togo. Comme lui, auprès de Sèssimè, qui a su incarner son masque de Hip-Hop Woman. Et ça, autant dans l'accent, dans l'allure, dans le style et le chant.
En définitive, il apparaît que Nasty relève un challenge longtemps en suspension et tout le temps lancé aux rappeurs du bled. Et peut-être qu'il lui reste encore la gestuelle scénique à rendre plus démente, plus enjouée, au point de nous rendre ivre de sa liesse. Peut-être que la scénarisation de ses allées et venues entre la scène et les coulisses, auraient été un atout. Mais il reste indéniable que Nasty Nesta vient de tisser la toile qui éternise sa singularité.
