Des paroles, des paroles, et des paroles. Toute la profondeur du nouveau single d'E-Ray trouve son utilité dans ses paroles. Entre patriotisme, et attachement aux siens, il y a la prétention d'un optimisme à assouvir. Pour bâtir, ou plutôt rebâtir ce qui est son pays, notre pays. Le sens de ses propos est si ardent, qu'on ne peut que l'estimer. Il prononce des vœux. Énonce des directives et dénonce (même si c'est implicite) le renoncement de chacun au « tous » que nous sommes. Ainsi, on n'entend pas qu'un rappeur, mais aussi un préconiseur. Et c'est en cela que « #MaPrière » est un acte. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant que l'artiste profite de ce single, pour initier une campagne à la portée subtile. Dont le principe se résumerait en trois étapes :
- Sur une feuille de papier, écrire #MaPrière
- Se prendre en photo, tenant la feuille
- Partager la photo, et mentionner la prière que l’on souhaite pur le Bénin
Une telle démarche peut avoir un impact. Car elle permettrait aux béninois de réinventer leur pays, de se le réapproprier et surtout de savoir de façon pragmatique, ce qu’ils en espèrent. Par contre, musicalement, il apparaît clairement qu'E-Ray opère un choix d’instrumental qui ne cadre pas avec son feeling, ou plutôt n’encadre pas à point son timbre. En effet, nous avons l’impression d’un manque de concordance entre sa personnalité vocale et le style de musicalité. Accompagner des paroles aussi fortes, d’une hard-vibe, semble inopportun ; alors qu’un univers moins tonnant, plus harmonique, aurait remis en valeur ses dires. Du simple, du scintillant, sur de telles paroles, ça aurait été plus émouvant.