Shamir nous parle de ses différents projets à travers une interview

Nous sommes allés à la rencontre de Shamir, un artiste rappeur béninois qu'on ne présente plus. Cet artiste nous parle de son single "Télescope" et de ses projets à venir.
VolunCorp : Bonsoir Shamir, tu nous excuses beaucoup mais d'entrée nous allons te tomber dessus par cette question : Es-tu satisfait de l'état du rap béninois ?

Shamir : La question est délicate. Je te dirai oui et non. Oui parce qu'au delà de toutes les lacunes, de tous les problèmes, tu peux quand même voir l'envie d'aller de l'avant. Des efforts sont consentis par beaucoup de personnes pour créer un environnement propice au développement artistique. Ces efforts sont à noter et à encourager.

VolunCorp : La première question, le comeback, "Télescope", quel était l'objectif et pourquoi un tel titre ?

Shamir : Parler de comeback n'est pas très juste (Sourire). "Télescope" est mon véritable premier single. Certains me connaissent à travers d’anciens morceaux mais c’est la première fois que je sors un single et le promeus en tant que tel. L’objectif était donc de donner un aperçu de l’artiste que je suis devenu, de l’univers musical que j’ai réussi à créer. Un univers musical tellement propre à moi, tellement différent de ce qui est offert aujourd’hui que j’ai justement besoin d’un "Télescope". Personne ne me connait. Être présenté comme un nouvel artiste est à la fois un challenge et une chance que j’assume pleinement. J’adore ça en fait. Je suis prêt. Ça m’a pris du temps mais je suis enfin prêt.

VolunCorp : Sur quoi t’es-tu basé pour faire un tel morceau annonçant ton retour ?

Shamir : Je ne sais pas, tout. Mon envie d’innover, de sortir des courants musicaux conventionnels. Mon besoin de m’exprimer artistiquement. Je n’aime pas les comparaisons. Les gens adorent comparer les artistes mais personnellement je déteste ça. Ce que j’aime encore moins c’est entendre quelqu’un dire « tu rappes comme... Ton flow me rappelle... ». J’estime que de tels propos n’accordent pas à mon art le crédit qu’il mérite. C’est important pour moi que les gens réalisent que Shamir ne rappe comme personne. Shamir rappe comme Shamir. Il n’est pas une pale copie de ton rappeur préféré.

VolunCorp : « Même avec un flingue sur la tempe, je n’écouterais pas ta musique » Question pertinente : Est-ce un pic ou c’est juste la punchline ?

Shamir : C’est la vérité. Mes influences musicales ne se retrouvent que peu dans le rap. Je ne passe pas mes journées à écouter du rap pour ensuite essayer de reproduire ce que j’ai entendu. Ce que font mes confrères m’inspire très peu en réalité. "Télescope en est la preuve. C’est important pour un artiste de ne pas tomber dans la complaisance.
VolunCorp : Sur quoi t’es tu basé pour écrire ce texte ?

Shamir : Tout et rien. Je parle de ce qui m’intéresse. Je me sers des mots qui me plaisent pour créer et véhiculer une certaine émotion. C’est ça la beauté de l’écriture.

VolunCorp : Surtout quand tu dis : « Ne jamais compter sur personne, surtout pas sur les doigts de ta main. Sois ton propre meilleur ami, apprends à te connaitre toi-même » Une déception ? Un coup bas ?

Shamir : On a tous connu des déceptions, on connait tous des traitres. La question n’est pas vraiment là. Cette métaphore est beaucoup plus complexe qu’elle en a l’air. Tu es ton plus grand allié. Apprends à te connaitre toi-même. Pose-toi de véritables questions sur ton existence et n’aie pas peur d’y répondre avec honnêteté. Tu ne seras pas en mesure de donner de l’amour à quelqu’un d’autre si tu ne t’aimes pas assez toi même. Pour pouvoir t’aimer toi même il faut d’abord que tu te connaisses assez. Compte sur toi même avant tout, tu es ton meilleur allié. Tu as plus à apprendre sur toi même que tu ne l’imagines.

VolunCorp : Depuis un long moment tu n’es plus au bled, comment gères-tu les retours du single ici au bled ? Es-tu satisfait des retours ?

Shamir : Le mot bled a une connotation péjorative qui n’aide personne. C’est où le bled ? C’est l’Afrique ? Si oui, qu’est-ce qui en fait un bled ? N’y a t-il des bleds qu’en Afrique ? A quelles couches démographiques s’adresse ta musique ? Fais-tu de la musique pour le bled ? C’est ce genre de questions qui a défini notre stratégie de communications et marketing pour le single. "Télescope" passe actuellement à la radio dans sept (07) pays africains : au Sénégal, au Mali, au Togo, au Niger, au Burkina, au Benin et au Cameroun. Dans les prochaines semaines il devrait rentrer dans les rotations de plusieurs radios au Gabon et en Côte d'Ivoire. Pour répondre plus précisément à ta question les retours sont excellents. Nos efforts portent leurs fruits. C’est très encourageant pour la suite.

VolunCorp : Premier single : Un projet en cours ? Si oui lequel ?

Shamir : Bien sur. "Télescope" est le premier single de ce qui sera mon premier album. J’en suis très fier. J’y ai mis tout ce que j’avais. J’espère qu’il va vous plaire.

VolunCorp : Parle nous-en en intégralité et quelle sera donc sa particularité ?

Shamir : Pas tout de suite. Il ne faut pas aller plus vite que la musique. Vous le découvrirez progressivement à travers les singles. Prenez le temps de savourer chaque morceau. Il y a beaucoup de travail derrière.

VolunCorp : Aura-t–on droit à un nouveau Shamir ou toujours le même ?

Shamir : Je ne suis pas sur de comprendre la question mais si vous faites allusion à mon passé trouble et aux altercations avec certains de mes confrères je tiens à ce que vous et tous ceux qui liront cette interview, sachiez que je ne suis plus l’homme que j’étais il y à quelques années. J’ai eu le temps de murir, de me connaitre moi-même. J’ai tendu la main à tout le monde pour mon album. Certains l’ont saisie, d’autres non. Chacun connait les raisons qui sous-tendent ses décisions. Je veux que l’on se rappelle de moi comme un unificateur, voilà l’héritage que je veux laisser.

VolunCorp : Collaboration sur le projet ? Si oui, quels sont les artistes ?

Shamir : Il y en a plusieurs. Certaines vous surprendront, forcément. Mais l’idée derrière chaque feat était de créer quelque chose de dope. Chaque feat de l’album a été fait parce que les autres artistes apportaient quelque chose de spécial au son. L’objectif est toujours d‘avoir une chanson magnifique, un gros son quelques soient les thèmes abordés. Lorsque tu adoptes cette approche pour chaque son, tu obtiens une série de sons violents, un projet avec une ossature solide. Il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers en fait. Un gros son c’est bien mais il faut que tu en fasses plusieurs. Je suis conscient de tout cela. Il y aura de gros feats sur l’album. Des trucs violents. (Rires)

VolunCorp : Un mot pour tous ceux qui te suivent déjà et ceux qui te découvrent ?

Shamir : La patience est un chemin d’or.

Retrouvez le premier single de Shamir en cliquant ici : Shamir - Télescope

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