Il reste une icône pour les jeunes togolais, il est de ceux qui ont fait vivre la flamme du Hip-hop togolais à l'heure où elle menaçait de s'éteindre.
Notre rédaction est parti à la rencontre de Prince Mo, désormais rappeur à plusieurs casquettes, exerçant actuellement à Libreville au Gabon pour la radio Urban FM. Redécouverte d'un artiste à part, passionné de Hip-hop, échange à cœur ouvert avec un homme qui a traversé ses difficultés mais qui aujourd'hui est épanoui dans ce qu'il fait.
Volun Corp : Salut Prince Mo, rappelons que pour certains, tu es le Meilleur Rappeur du Togo, c'est donc un honneur pour nous que tu nous accorde ton temps, comment te portes-tu ? Elle est belle la vie à Libreville ?
Prince Mo : Je vais bien et je suis en pleine forme. La vie à Libreville suit son court. Je suis entre deux carrières et pour le moment tout se déroule bien.
Volun Corp : Rapide historique, tu as fait tes armes au Togo dans un collectif qui s'appelle Régiment avant de finir il y a deux (02) ans dans le top desrappeurs togolais. Tu nous parles un peu de ce qui a été marquant dans ton parcours ? Tes principales victoires et échecs ?
Prince Mo : J'ai connu de très bon moment depuis mes débuts avec le studio 3e Dimension où j'ai enregistré mes premiers morceaux. J'ai travaillé avec beaucoup d'artistes et participé à pas mal de projets, mais pour moi, la victoire dans tout ça reste la construction d'une solide force culturelle urbaine, ce qui, pour moi, continue de se mettre en place avec tous les acteurs du showbiz togolais. Le Régiment a été une formation d’artistes qui avait pour objectif de mettre en place un repère hip hop. Tout ce que je regrette c’est de m’être laissé emporter loin des miens par la drogue et mon égo…. Dieu merci aujourd'hui je suis loin de tout ça et sur de nouveaux projets.
Volun Corp : Alors de Lomé à Libreville, tu es aujourd'hui animateur dans l'une des meilleurs radios gabonaises, Un choix pour toi de quitter le Togo ? Une contrainte ou envie de changer d’air ?
Prince Mo : On a tous, à un moment donné, besoin de marquer un temps de pause et de se recentrer sur soi, se remettre en question et prendre les décisions qui vont nous faire avancer. C’est la raison pour laquelle je suis au Gabon : grandir.
Volun Corp : Tu quittes le Togo en 2015 alors que tu viens d’aligner plusieurs tubes qui ont marché comme "One Love", "Dzitri", "Djav Génération", n'as-tu pas le sentiment d'avoir abandonné un public ?
Prince Mo : C'est vrai que j'ai quitté le territoire mais cela ne veut pas dire que j'ai laissé tomber mes fans. Je pense plutôt que mon voyage va nous permettre de mieux nous connaitre…
Volun Corp : Depuis lors tu as donc disparu du paysage musical togolais, à quand ton retour définitif ?
Prince Mo : Je n'aime pas beaucoup cette facilité que les médias togolais ont de qualifier les artistes d'absents juste après un an ou deux. Quand nous sortons les projets, ils ont un temps de vie et pour permettre au peuple de connaitre le projet, il faut lui laisser du temps tout en faisant la promo. Du coup nous restons sans sortir des titres durant la durée de vie dudit projet mais cela ne fait pas de nous des artistes « absents ». Pour ma part je suis là toujours sur les ondes et dans les cœurs !
Volun Corp : Qu’est qu’il en est alors de tes relations avec ton label Armel Prod ?
Prince Mo : Le contrat avec Armel Prod a été rompu pour des raisons que je ne suis pas en mesure de vous donner mais je tiens à remercier le Directeur du label qui a soutenu la culture urbaine togolaise.
Volun Corp : De loin, tu as certainement gardé un œil sur le Rap game togolais. Quelle est ton point de vue sur ce game ? Evolution ou pas ?
Prince Mo : Il y a beaucoup d'évolution je dirai. Notamment avec la création de l’Association Par Nous Pour Nous un collectif d’artistes et d’Hommes du showbiz qui vise la promotion de la culture togolaise. Mais ma principale inquiétude reste la mentalité que nous avons et les actes que nous posons face à ce que nous traversons. Il nous faut faire beaucoup d’efforts et ce n’est un secret pour personne !
Volun Corp : Quels rappeurs togolais apprécies-tu et écoutes-tu constamment ?
Prince Mo : J'aime beaucoup l'univers de Elom 20ce. Je ne l’écoute pas tous les jours mais j’en profite pour faire lumière sur ses œuvres sur lesquelles le peuple devrait se pencher un peu plus à mon avis.
Volun Corp : Tu as toujours été comparé à Mic Flammez aka PDRG du rap game togolais. Il a aujourd'hui pris beaucoup d'ampleur avec notamment sa signature comme ambassadeur de TOGOCEL. Que pense-tu de son parcours ?
Prince Mo : On se connait depuis nos débuts et je pense qu'il évolue bien dans sa carrière . Je pense qu’il serait mieux d’éviter les rapports de force et se concentrer sur l’évolution de la culture urbaine togolaise.
Volun Corp : Tu as traversé des difficultés personnelles dans le game togolais mais aujourd'hui tu es épanoui à Libreville dans une radio comme Urban Fm. As-tu l’embarras du choix entre une carrière d’animateur et une carrière de rappeur ?
Prince Mo : Je ne pense pas être confronté à un choix pour le moment et que Dieu m’en préserve car ce sont deux activités que j’aime beaucoup et qui me permettent personnellement de mûrir.
Volun Corp : Quelles sont ces opportunités que t'offre aujourd'hui ta présence à la radio Urban FM ? As-tu déjà rencontré des artistes à grand succès dans le cadre de ton métier d’animateur ?
Prince Mo : Vous savez ? La richesse après laquelle je cours c’est la sagesse et si le fait d’être animateur me fait rencontrer des gens plein de sagesse et qui véhiculent un message d’unité alors je suis heureux. Le succès n’est pas forcément synonyme de sagesse de nos jours et nombreux sont ceux qui gagnent leur vie en désorientant complètement celle des autres. Etre animateur me permet d’avoir un nouvel angle de vue sur l’importance d’un artiste dans la société…
Volun Corp : La différence entre le showbiz togolais et gabonais ?
Prince Mo : La mentalité et les efforts individuels pour le respect de la culture.
Volun Corp : Pour terminer parles nous de ton nouvel album récemment sorti.
Prince Mo : Le nouvel album "Live And Believe de dix (10) titres est sorti le 07 Juin. Je l’ai entièrement écrit et composé. J’ai invité un poète gabonais Michel Ambouroue à ouvrir l’album avec un slam intitulé "Viens". Aux arrangements on retrouve le producteur gabonais Sonny Beatz Dr Dragon (qui a été l’artisan de plusieurs succès de Koba) et l’arrangeur ivoirien David Ariel Bada. Il a été entièrement produit par la structure gabonaise Real Black Music et j’y aborde des sujets divers. Sur un titre comme "No More Adahoua", je me suis ouvert à mes fans on leur parlant des dérives où la drogue m’a entraîné et que je ne souhaitais plus vivre. Dans "Moufa'O", je donne de la force à tous ceux qui s’éloignent de leur terre pour chercher un avenir meilleur pour eux-mêmes et leur famille. C’est un peu cet univers dans lequel j’ai souhaité baigner dans cet album que j’ai voulu plus ouvert vers l’international.
Tout l’album est disponible sur les plateformes légales de téléchargement et quelques extraits sont disponibles sur mon YouTube.
Volun Corp : Un Clin d’œil spécial ?
Prince Mo : Mon clin d’œil spécial va à l’endroit de ceux qui me découvre à travers cette interview. Rejoignez moi sur mon Facebook.
Bonne chance Mister Prince Mo de la part du magazine Volun Corp, à bientôt sur les scènes africaines !
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