Nous l'avions annoncé il y a une semaine, Music Urbaine Mag reçoit pour vous l'une des étoiles filantes du rap togolais. Nous parlons ainsi donc d'une artiste, compositeur/chanteuse (Rap & R&B)... Music Urbaine Mag vous amène sur les traces de Myra. Voici le compte rendu de l'entrevu.
MUMag : Salut Myra comment vas-tu ?
Myra : Salut Music Urbaine Mag. Je vais super bien.
MUMag : Présente-toi pour les lecteurs.
Myra : Je me nomme Edwige EVENYA à l’Etat civil ; et MYRA pour mes fans.
Je suis rappeuse et chanteuse togolaise… Je pourrais dire "la première vraie rappeuse du TOGO" et la seule artiste au pays à faire un mélange subtil de rap et de chant dans ses œuvres musicales.
MUMag : Raconte-nous tes débuts dans la musique et surtout pourquoi ne pas avoir choisi de faire uniquement du R&B ?
Myra : Mes débuts se sont faits tout naturellement. Je suis née dans une famille de musiciens ; mon père en a beaucoup fait quand il était jeune, mon frère est l’ingénieur de son Dj Rick aka The iRick et ma sœur Lyne, est chanteuse et la lead vocal du groupe ELINAM.
Je chantais donc depuis l’enfance... Mais j’ai été captivé par le rap en écoutant les albums de Diam’s. Ce qui fait qu’au lycée j’étais la seul fille à participer aux séances freestyle et aux clashes organisés au sein de l’établissement. Je faisais déjà à l’époque des refrains et parfois le chœur. Bref je suis tombé dans la potion depuis toute petite et je n’ai plus voulu en ressortir.
Myra se défini par l’écriture et la mélodie. Pour moi le rap et le rnb vont de pair, c’est la fusion de ces deux (02) styles musicaux qui font de moi l’artiste que je suis. J’aurai choisie uniquement de faire du Rap ou uniquement du Rnb que je n’aurai peut-être pas ma fan base actuel ou que vous ne m’auriez même pas contacté pour cet interview…(Rires)
MUMag : Ton morceau "Gangsta love" tu as en quelque sorte révélée au public. Mais dis-moi avant ce tube, n’y avait-il pas d’autres sons ?
Myra : C’est bien sûr avec "Gangsta love" que j’ai réellement été révélée au grand public mais bien avant cela j’ai eu à sortir trois autres singles. Le premier "Je suis free" réalisé en collaboration avec mon frère, Dj Rick aka the iRick, en 2009. Le second ce fut "Je suis ghetto" avec As2pic, Dj Rick, Komet et Majestik en 2010 puis s’en est suivi l’éponyme intitulé « Myra » qui fut ma première chanson solo.
MUMag : Ton tout dernier single était "TSAKA". Parle-nous un peu de ce son.
Myra : "TSAKA" est un mélange de rnb et d’afro beat. C’est un son qui parle d’amour mais précisément de l’attirance qu’une fille a pour son mec. J’ai remarqué que le sexe était un sujet assez sensible et tabou dans nos cultures Africaines surtout quand il s’agit de la gente féminine. Cette chanson est une manière de militer pour l’épanouissement de la femme dans ce domaine.
MUMag : Tes sons rnb se basent beaucoup plus sur l’amour. Devrions-nous comprendre par-là que Myra a des problèmes de cœur ou qu’elle est trop sentimentale ?
Myra : (Rires)…Mes sons en générale traitent de divers thèmes et pas uniquement d’amour. Mais c’est vrai je ressens ce besoin irrépressible de dire à mon public á quelle point je l’aime… Avant d’être rappeuse je suis une femme avant tout, donc je cache une grande sensibilité qui a tendance à se dévoiler dans certaines de mes œuvres.
MUMag : En tant que fille dans le monde de la musique urbaine, comment se passent tes relations avec les autres acteurs de cette musique ?
Myra : Mes relations sont plutôt bonnes avec les acteurs de ce domaine. Mais il faut avouer que la musique est un milieu très macho où il faut savoir s’imposer… Mais vu que même Dieu ne fait pas l’unanimité dans ce monde je ne m’étonne pas quand quelques un semblent avoir un grief contre moi.
MUMag : Dans d'autres bleds comme le Bénin, le Gabon, la Cote d’Ivoire, il y a peu de rappeuse. Juste quelques une arrivent à le faire et à sortir la tête du lot. Est-ce la même chose au Togo ?
Myra : Je crois que la situation est pareille partout en Afrique et même sur les autres continents. Une fille qui rap est le plus souvent stéréotypée et vu comme ayant des mœurs douteuses. Cela est dû d’abord à notre culture en Afrique qui considère certains métiers comme n’étant pas fait pour les femmes. Ensuite le fait que la musique ne soit pas considérée chez nous comme un métier à part entière pousse les parents et la famille à être réticents quand leurs enfants veulent se lancer dans ce secteur, peu importe le talent et le potentiel de ce dernier.
Mais je pense que la mondialisation vient changer un peu la donne. Les rappeuses deviennent de plus en plus récurrentes dans le milieu Hip Hop. Déjà au Togo il y en trois qui sorte du lot à part moi… Nous avons au Nigéria Eva, au Gabon Ly Styll, VickyVlb, au Bénin Beezy Baby et j’en passe. Je crois que le rap africain féminin à bien pris son envol et que bientôt on aura à les compter parmi les grandes étoiles d’Afrique et du monde.
MUMag : Quels messages veux-tu faire passer aux jeunes qui veulent se lancer dans la musique ?
Myra : J’aimerais leur dire que le talent seul ne suffit pas pour réussir dans la musique. L’on n’obtient de grands résultats qu’à force de sacrifices, de patience et d’abnégation. La musique est une compagne capricieuse qui peut emmener vers des sommets comme t’entrainer bien au fond du gouffre. Le plus important c’est de croire en soi et d’avoir la foi en ses rêves.
MUMag : A part Boy N qui est un rappeur burkinabé basé en Côte d’Ivoire, avec quels autres artistes n’étant pas togolais as-tu déjà collaborés ou as-tu l’intention de collaborer ?
Myra : J’ai déjà collaboré avec Nasty Nesta, Blaaz, Jay Killah et bien d’autres. Toutes ces collaborations font parti de mon album qui sort bientôt et que vous aurez le plaisir de savourez.
MUMag : Quels sont tes projets ?
Myra : Je travaille actuellement avec mon staff sur beaucoup de projets mais comme je viens de le mentionné plus haut, le plus important est la sortie de mon premier album, prévu pour 2016. Pour cette année je prépare des tubes et cela commence avec mon prochain single que je lance en Mai. J’ai pris le temps de faire murir mon rap et mes mélodies et croyez-moi vous n’allez pas être déçu.
MUMag : Une question qui me brûle les lèvres depuis le début de cette interview (rire…). Aux débuts de tes sons que nous avons déjà écoutés, il y a une phrase que tu dis souvent exceptés sur le remix de "Flow viagra" (CCC feat Roccah) où tu l’as dit au début de ton second couplet. Est-ce en quelque sorte un cri de guerre, une signature vocale ?
Myra : Oui en quelques sortes. Mais c’est aussi une dédicace. Cette phrase est née lors des freestyles que je faisais avec des amis à mes débuts. Le dire dans chacune de mes chansons c’est ma manière de leur dire que je ne les oublies pas et que même si nos routes se sont par la suite séparés, c’est en partie grâce eux que j’en suis là et que c’est aussi pour eux que je me bats. Même si j’ignore là où la musique me mènera je sais d’où je viens et ceux avec qui cette belle aventure à commencer.
MUMag : Mot de fin
Myra : Merci d’abord à Music Urbaine Mag pour cette interview, à Dieu, à ma famille, mon staff, mes fans et à tous ceux qui prendront la peine de lire cet interview du début jusqu’ici. Le meilleur est à venir… Entaya My’arah Estamos Différenté !!!
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